Les fruits et légumes perdus sont recyclés dans l'aide alimentaire
Publié le vendredi 27 mars 2009 à 08H56 (sur le site de la Provence)
Un atelier d'insertion les reconditionne avant de les distribuer. Une première en France
Le chiffre fait peur. Il traduit pourtant une triste réalité. Chaque jour, dans le départemment, 150 tonnes de fruits et légumes sont jetés ! Ce chiffre, avancé par Pierre Bonnefille, président d'Imagine 84, représentant la Banque Alimentaire 84, surprend autant qu'il inquiète.
"Fort de ce constat, dit-il, avec en plus l'idée que tous les bénéficiaires de l'aide alimentaire ne peuvent pas s'offrir cinq fruits et légumes par jour, simplement parce qu'ils sont chers, nous avons créé le premier atelier fruits et légumes de France doublé d'un chantier d'insertion". Cette création, installée sur le Marché d'intérêt national d'Avignon et baptisée "Les Jardins de la Méditerrannée", est dirigée par Nicolas Cabot. "Chaque jour, nous conditionnons plusieurs tonnes qui nous sont adressées essentiellement par des expéditeurs. Une fois reconditionnés, soit en barquettes, soit en sachets ou filets, ces fruits et légumes sont alors dirigés vers les banques alimentaires de Gironde, de Vaucluse, de l'Hérault, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, du Cher, de l'Indre et même de Lorraine ! A elles ensuite de dispatcher ces marchandises vers des associations caritatives comme les Restos du coeur, , "La Passerelle" ou "La Datcha des sans abri...".
Quelques heures avant notre visite, un camion de 23 tonnes de légumes venait donner la quasi totalité de sa marchandise. Des gestes de solidarité comme celui-ci devraient se multiplier... Outre cette activité, unique en France, l'association "Imagine 84" lutte contre l'exclusion avec le Service d'accueil et d'orientation, plus connu du grand public avec le fameux numéro de téléphone 115. Elle gère également la Halte de nuit ainsi que le service RMI pour les personnes sans résidence stable (SRS), ainsi que ses six boutiques alimentaires et sociales (quatre dans le Vaucluse - deux à Avignon, une à Valréas, une à Vaison-la-Romaine et deux dans le Gard, Roquemaure et Villeneuve-lez-Avignon; deux autres pourraient prochainement ouvrir à Vedène et Sault. "En plus d'une aide accordée par l'État de 500 000 €, ajoute Pierre Bonnefille --qui sera coupée malheureusement en 2010, nous bénéficions d'un soutien du Conseil général. Nous aimerions bien aussi que le Conseil régional nous aide".
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Douze personnes trient et emballent les produits
Ils ont la trentaine, une indescriptible volonté de s'en sortir, ils sont douze à s'activer devant les machines à trier et emballer des fruits et légumes. Six, le matin et six autres l'après-midi. Toutes et tous, cachant mal leur timidité mais bel et bien déterminés à retrouver un emploi, prennent très à coeur ce dispositif d'insertion mais surtout cette embauche.
D'autant que depuis quelques heures les chiffres du chômage, notamment en Vaucluse ne cessent de grossir."Rester au contact du monde du travail est très important pour nous tous, précisent-ils. Entre vie de famille, impératifs financiers et démarche personnelle, retrouver un emploi est, pour nous, une chose impérative. Et puis, dans cet atelier, règne une formidable ambiance. Un petit pas grand-chose, mais qui fait beaucoup !"
Parmi elles, huit personnes présentes et bénéficiaires du RMI, relèveraient du régime d'aides attribuées par le Conseil général. L'atelier "fruits et légumes", certainement appelé à s'agrandir, sera contraint d'augmenter sa capacité d'accueil des personnes en insertion. Simplement, parce que le nombre de personnes bénéficiaires de l'aide alimentaire ne fait qu'augmenter.
Par Hervé Aujames ( haujames@laprovence-presse.fr )
Publié le vendredi 27 mars 2009 à 08H56 (sur le site de la Provence)
Un atelier d'insertion les reconditionne avant de les distribuer. Une première en France
Le chiffre fait peur. Il traduit pourtant une triste réalité. Chaque jour, dans le départemment, 150 tonnes de fruits et légumes sont jetés ! Ce chiffre, avancé par Pierre Bonnefille, président d'Imagine 84, représentant la Banque Alimentaire 84, surprend autant qu'il inquiète.
"Fort de ce constat, dit-il, avec en plus l'idée que tous les bénéficiaires de l'aide alimentaire ne peuvent pas s'offrir cinq fruits et légumes par jour, simplement parce qu'ils sont chers, nous avons créé le premier atelier fruits et légumes de France doublé d'un chantier d'insertion". Cette création, installée sur le Marché d'intérêt national d'Avignon et baptisée "Les Jardins de la Méditerrannée", est dirigée par Nicolas Cabot. "Chaque jour, nous conditionnons plusieurs tonnes qui nous sont adressées essentiellement par des expéditeurs. Une fois reconditionnés, soit en barquettes, soit en sachets ou filets, ces fruits et légumes sont alors dirigés vers les banques alimentaires de Gironde, de Vaucluse, de l'Hérault, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, du Cher, de l'Indre et même de Lorraine ! A elles ensuite de dispatcher ces marchandises vers des associations caritatives comme les Restos du coeur, , "La Passerelle" ou "La Datcha des sans abri...".
Quelques heures avant notre visite, un camion de 23 tonnes de légumes venait donner la quasi totalité de sa marchandise. Des gestes de solidarité comme celui-ci devraient se multiplier... Outre cette activité, unique en France, l'association "Imagine 84" lutte contre l'exclusion avec le Service d'accueil et d'orientation, plus connu du grand public avec le fameux numéro de téléphone 115. Elle gère également la Halte de nuit ainsi que le service RMI pour les personnes sans résidence stable (SRS), ainsi que ses six boutiques alimentaires et sociales (quatre dans le Vaucluse - deux à Avignon, une à Valréas, une à Vaison-la-Romaine et deux dans le Gard, Roquemaure et Villeneuve-lez-Avignon; deux autres pourraient prochainement ouvrir à Vedène et Sault. "En plus d'une aide accordée par l'État de 500 000 €, ajoute Pierre Bonnefille --qui sera coupée malheureusement en 2010, nous bénéficions d'un soutien du Conseil général. Nous aimerions bien aussi que le Conseil régional nous aide".
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Douze personnes trient et emballent les produits
Ils ont la trentaine, une indescriptible volonté de s'en sortir, ils sont douze à s'activer devant les machines à trier et emballer des fruits et légumes. Six, le matin et six autres l'après-midi. Toutes et tous, cachant mal leur timidité mais bel et bien déterminés à retrouver un emploi, prennent très à coeur ce dispositif d'insertion mais surtout cette embauche.
D'autant que depuis quelques heures les chiffres du chômage, notamment en Vaucluse ne cessent de grossir."Rester au contact du monde du travail est très important pour nous tous, précisent-ils. Entre vie de famille, impératifs financiers et démarche personnelle, retrouver un emploi est, pour nous, une chose impérative. Et puis, dans cet atelier, règne une formidable ambiance. Un petit pas grand-chose, mais qui fait beaucoup !"
Parmi elles, huit personnes présentes et bénéficiaires du RMI, relèveraient du régime d'aides attribuées par le Conseil général. L'atelier "fruits et légumes", certainement appelé à s'agrandir, sera contraint d'augmenter sa capacité d'accueil des personnes en insertion. Simplement, parce que le nombre de personnes bénéficiaires de l'aide alimentaire ne fait qu'augmenter.
Par Hervé Aujames ( haujames@laprovence-presse.fr )