18 h 00: Alors que les conseillers municipaux prennent place dans la salle du conseil, une poignée (8 personnes) de pénichiers manifestent silencieusement à l'entrée de la salle. Depuis 5 mois, l'eau courante a été coupée pour 16 péniches sur lesquelles vivent 8 familles. Ils réclament l'installation d'un compteur d'eau pour régulariser leur situtation.
18 h 30: Une minute de silence en mémoire d'Alain Amphoux, conseiller municipal délégué aux jumelages, décédé cet été.
L'installation de Mme Bourdiol Lilianne en remplacement de M.Amphoux a été actée.
18 h 35: Premier "gros" morceau, le dossier du financement de la gare routière. Plusieurs collectivités sont sollicitées pour financer son entretien et sa rénovation.
Michèle Fournier-Armand (conseillère municipale PS d'opposition) se saisit du dossier: "Il faut une rénovation profonde du lieu. 47% des lignes sont départementales et 1 million de voyageurs l'utilisent. Je ne reviens pas sur le problème de son implantation qui est imputable à la ville qui l'a créé il y a 30 ans. Le conseil général a pris l'initiative de saisir les financeurs potentiels pour un montant total de 2,3 M€. De gros efforts devront être faits pour sécuriser le lieu. C'est une infrastructure qui devrait être prise en charge par le Grand Avignon".
Pour Marie-Josée Roig (maire UMP), "le principal financeur est le CG, mais le premier utilisateur est aussi le CG. La Ville n'y fait rien, sa construction remonte à plus de 25 ans et on aurait du aboutir plus rapidement. Si le 1er juillet dernier je n'avais pas menacé de fermeture la gare, on y serait encore! Et le Grand Avignon n'utilise que pour 5% la gare routière. Pourquoi pas faire un syndicat mixte de toutes les communes utilisatrices mais le Grand Avignon ne devrait pas avoir à supporter tous les déplacements autour d'Avignon".
Pour Max Rieux (RGEA), il faut "penser dans le cadre de la politique des déplacements à un autre emplacement de cette gare". "Mais nous y pensons" conclut Marie-Josée Roig.
19 h 26. Le vote du budget supplémentaire est l'occasion d'une joute verbale entre Michèle Fournier-Armand, Marie-Josée Roig, Frédéric Rogier et Alain Bompard. Le centre du débat: l'argent consacré au parc des Sports. "Vous nous faites un mauvais procès" indique le maire, "dès décembre 2007 nous avions mis dans notre programme la rénovation du stade".
Sans doute pas à hauteur des 6 M€ (dont 2 m€ correspondent à la mise aux normes en Ligue 1) investis pour la mise aux normes du stade pour l'accueil d'Arles-Avignon. Club que la conseillère d'opposition s'évertuera d'appeller Arles tout au long de ses interventions. "Les recettes de billetterie ne compenseront jamais les 8 M € donnés pour cette équipe d'Arles. On ne peut faire des travaux comme ça juste pour passer à la télévision! Vous faites le choix de ce qui brille au détriment des autres sports avignonnais".
Un argument qu'Alain Bompard, le pied martelant le sol durant toute l'intervention de l'opposition, a voulu éclairer: "la piscine Stuart Mill c'est 4,10 M€, on refait le gymnase Scheppler, le boxing club, le stade monclar, le stade léon-dulcy... Le service des sports a 180 salariés à disposition des Avignonnais et la Ville subventionne à hauteur de 1,620 M€ les associations conventionnées. Dernièrement, le parc des sports a accueilli le match de rugby à XIII France/Irlande avec 15 000 spectateurs! Ce ne sont ni des Avignonnais de droite ni de gauche, mais des passionnés du sport qui viennent vibrer dans un stade".
Stade dont l'investissement (6 M€) representera, selon la député-maire, "seulement 3% de l'ensemble des investissements de la Ville à la fin de ce mandat. A côté de ça, on aura dépensé quatre fois plus pour l'ensemble des équipements sportifs de la ville. Et ce ne sont pas les maigres 300 000 € que nous donne le Département qui vient nous aider. Ce que vous nous proposez comme aide financière, pour une collectivité qui se dit adepte du sport, est une aumone proprement scandaleuse!"
20 h: Max Rieux demande au maire d'expliquer pourquoi l'expo Barcelo accuse un déficit de 400 000 € et ce qu'il en est de la situation de RMG (nos confrères de la Provence ont écrit que le directeur de RMG, Philippe Périnet serait démissionnaire de son poste, NDLR).
"Le déficit de 400 000 € était prévu dans cette exposition" explique Marie-Josée Roig qui ne s'étendra pas, par contre, sur la situation interne de RMG: "le directeur est en arrêt maladie jusqu'au 7 novembre, nous nous expliquerons à son retour".
20 H 10: le devenir du Parc des Expositions de Châteaublanc entre en scène. "Ce parc a besoin d'une rénovation" entameMme Rozenblit, premier adjoint. Le second problème est celui de l'exploitation. "Il faut qu'elle soit rentable, que les exploitants y amènent du monde. Confier cette double mission, rénovation et exploitation à une seule entité, c'est lourd. Trop lourd à gérer. Les deux activités peuvent être des activités de façon distinctes en y laissant les activités emblématiques du Parc comme Cheval Passion, la Foire etc."
La Ville, en confiant par bail emphytéotique la gestion du Parc sur 30 ans, perdra t-elle la "main" sur ce lieu? "La Ville ne largue pas ce parc à un délégataire sans se soucier de ce qu'il s'y fera" indique Mme Rozenblit. 8 M€ sont nécessaires pour rénover ce Parc, la Ville semble vouloir faire le choix de l'argent privé. "C'est une sage gestion de pouvoir profiter d'argent privé, ce qu'on a pas pu faire pour le stade où nous avons du agir en urgence". Un partenariat privé semble donc être la piste privilégiée par la majorité municipale.
Pour Marie-Josée Roig: "nous pouvons nous donner le temps de trouver des investisseurs privés. Si ces 8 M€ c'est le privé qui les donne, c'est la possibilité donné à la ville d'emprunter 8 M€ pour faire des rénovations dans les écoles, dans les autres équipements sportifs etc. Tout de même ce lieu qui ne profite pas qu'à la ville autant que ce soit le privé qui le finance pour nous permettre de mettre l'argent public ailleurs". Pour la député-maire "l'argent privé il ne sent pas mauvais, l'entreprise quand elle se met au service des collectivités elle fait parfois plus vite et mieux que les collectivités!"
"L'important c'est le devenir de ce parc" reprend Michèle Fournier-Armand. "Ce n'est pas en le confiant à un privé qu'on pourra savoir ce qu'on fait dedans. L'entreprise elle est là pour faire son travail et gagner de l'argent. Le parc c'est un des rares endroits où la ville pouvait investir dans un investissement productif et on va le donner au privé pendant 30 ans!". Pour la conseillère socialiste, "un bien public doit rester un bien public". "Cela restera un bien public" rétorque le maire, "Quand pendant 30 ans on donne en gestion un lieu à un privé, on le perd" réaffirme MFA.
Max Rieux: "s'il y a des problèmes de rénovation, il y a aussi des problèmes de gestion du lieu". "Une partie des problèmes de gestion sont liés à l'état actuel du lieu. Des manifestations ne viennent pas en raison de l'état du parc."
20 h 26: La délibération n°16 ne va pas faire plaisir aux banques ni aux commerces d'alimentation. En effet, si 200 exploitants de terrasse occupent et payent le domaine public du centre ville, deux catégories "échappent" à cette redevance: les banques avec les distributeurs de billets et les commerces d'alimentation. Pour les banques, la redevance pour les banques sera de 1500 € par an pour les distributeurs de billets et les commerces "ouvrant sur le domaine public" payeront 130 € le mètre linéaire, cela concernerait environ une trentaine de commerces d'alimentation sur l'ensemble de la ville (hors banques). Pour Christine Lagrange (PS), cette mesure "n'est pas juste car les banques payent moins que les petits commerces. Cela ne va pas dans le bon sens car le commerce de centre-ville n'est pas florissant et vous taxez à outrance". "Ce n'est pas ce type de petits commerces qui distribuent canettes et papiers gras qui attireront une clientèle intéressante pour Avignon" lâche le maire. "C'est discriminant ce type de propos" s'engouffre Christine Lagrange qui tente de pousser Marie-Josée Roig à la faute.
L'opposition s'abstient sur cette délibération. "J'aurais cru que vous voteriez contre étant donné la virulence avec laquelle vous m'avez interpellé" lance le maire à Christine Lagrange. "Je n'ai pas été violente" rétorque la ségoléniste. "Seulement perfide" conclut le maire.
20 h 39: on vote pour la création d'un marché à la Brocante sur la place Pie/Saint Jean le Vieux. Le "hic" c'est que la ville cherche un délégataire de service public pour organiser ce marché. "La ville n'a pas vocation à se substituer à des brocanteurs" indique Mme Rozenblit. "Le service des régies ne peut pas s'en occuper?" s'étonne l'opposition. La délibération est votée dans le brouhaha qui couvre la voix de Chantal Lamouroux qui se plaint de n'avoir pas reçu des documents demandés il y a .... fort longtemps.
20 h 55: "on est sur une délibération de copartage avec d'autres collectivités. Ce qui devient urgent sur la ville, c'est que la ville initie une conférence de l'ensemble des partenaires sociaux pour un véritable débat, une table ronde pour essayer de faire émerger les différents types de projets sur Avignon" entame André Castelli (PC) arrivé en cours de route. Un début de débat autour d'une délibération qui promet un long moment d'échange puisqu'il s'agit des conventions pour l'Espelido, l'association sport et loisirs culture d'Orel et l'association éveil artistique. Valérie Wagner, élu en charge des centres sociaux va devoir fourbir ses armes.
Valérie Wagner, "merci à vous André Castelli de me permettre de rappeler que nous nous soucions des centres sociaux, et je voudrais dire à Mme Lagrange qu'il ne lui aura pas échappé que la Région est régulièrement absente des conseils d'administrations". "J'en prends note et je me renseignerais sur qui doit siéger" indique Christine Lagrange.
Une fois encore, cette délibération fait la démonstration que bien peu de dossiers sont traités avec un seul financement. Les "financements croisés" (Région, Département, Ville, Etat) sont les "stars" de la soirée et l'opposition se délecte de le faire remarquer à Mme Roig, député-maire qui a voté à l'assemblée nationale la réforme des collectivités locales qui va réduire l'utilisation de ces financements croisés et priver les communes de mannes financières substantielles.
21 h 39 : Chantal Lamouroux entre dans le débat sur la délibération du PLU. Elle affirme que le projet de tramway sera "redondant avec la ligne ferroviaire Avignon-Le Pontet qui coûterait 20 fois moins qu'une ligne de tramway. RFF indique qu'elle prévoit 4 à 5 000 personnes voyageurs par jour, il suffirait de parkings relais en bout de ligne avec un transport de bus en site propre, ça ferait des économies". François Leleu intervient en indiquant "à moins que ma géographie soit nulle, mais la ligne de tram se substituera au lignes 4, 3 et 7 de bus qui ne sont absolument pas parallèles aux lignes Carpentras/Avignon. Ce sont des lignes complémentaires et non redondantes. Vous demanderez au maire du Pontet s'il veut réouvrir une gare."
Pour Max Rieux, il faudrait même ouvrir une gare à Saint-Lazare mais il reconnait que le projet de tram n'est pas un doublon.
21 h 49: Délibération n°43, la ville achète des terrains autour de la gare de Montfavet pour élargir la voirie "et faire de vraies pistes cyclables" indique François Leleu. Un aménagement sur Montfavet qui intéresse particulièrement le conseiller général du canton Est et candidat sortant, André Castelli. "il y a une priorité à donner à l'aménagement du centre ville". Pendant ce temps, Michèle Fournier-Armand arpente la salle, maugréant, "y a plus le quorum"... Concernant Montfavet, François Leleu indique qu'un projet sur le centre ville est en cours.
21 h 54: Autre gros morceau à intervenir, la délibération n°47: le plan local d'urbanisme. Frédéric Rogier va présenter la délibération. "Si vous adoptez ce PLU en l'état, 53% de la surface de la commune d'Avignon sera agricole ou en espace verts, ce qui supérieur à ce qui se fait maintenant et entièrement cohérent avec le développement durable et le Grenelle de l'Environnement". Le PLU, c'est l'ancien POS (plan d'occupation des sols) qui remodèle le "visage" d'une commune avec des zones constructibles, d'autres commerciales, artisanales ou industrielles. Pour Frédéric Rogier, le développement d'Avignon doit se faire "qualitativement. Les entreprises qui viennent s'installer ici le font aussi pour sa qualité de vie, sa préservation de son patrimoine et de ses espaces". Ce PLU sera mis à enquête publique après réunions de concertation avec les populations concernées. Une enquête publique qui devrait intervenir mi-janvier pour une durée d'un mois et demi. Pour Christine Lagrange, en conclusion d'une intervention fleuve, elle indiquera "ce PLU a été élaboré avec une légèreté déconcertante"Christine Lagrange choisi de placer le débat du PLU sur la légalité du document ce qui entraîne un débat d'une virulence qui manque de faire saturer les micros au regard des décibels échangés... (Nous reviendrons en détail sur ce dossier dans un prochain article).
22 h 43: La restructuration du centre commercial Cap Sud est à l'étude. Des voies sont déclassées pour que le cinéma Pathé Cap Sud puisse mener à bien son extension. Les commerçants du centre commercial subiraient des pertes de chiffres d'affaires les jours de matches avec l'utilisation abusive des parkings de Cap Sud. Des pertes qui engendreront "des pertes d'emplois" pour Jeanine Calvès, élue au contentieux et commerçante dans la galerie de Cap Sud.
22 h 59: Chantal Lamouroux détecte une coquille dans la délibération 52......
23 h: Christian Etienne tente de faire adopter la délibération 54 sur une exposition sur les "Ponts" qui aura lieu du 4 décembre au 30 juin au palais et au pont. "Le seul intérêt de cette expo est de faire payer plus cher le ticket d'entrée au pont et au palais. Cela fera une hausse de 20 % ce qui est inacceptable pour une famille" entame Michèle Fournier-Armand "est ce pour renflouer les caisses de RMG dont on sait que le directeur est démissionnaire. Il se dit qu'il n'a pas les moyens de mener à bien sa politique. Allez vous faire de RMG à nouveau une annexe de votre cabinet (référence à la nommination de Jean-Christophe Ozil, ancien de directeur de cabinet du maire à la direction de RMG avant la nommination de Philippe Périnet, actuel directeur)?".
23 H 17 : la ville va nommer deux voies: la route reliant la route de Morières à l'avenue de l'Amandier s'appelera rue Claude Chabrol et une autre voie sera dénommée "Eric Rohmer". Chantal Lamouroux réclame le nom d'une femme...
23 h 24: tout le monde est en train de partir, Max Rieux tente de prendre la parole alors que l'ensemble des conseillers ont déjà le manteau sur le dos. Max Rieux intervient sur la fréquence des conseils municipaux: une fois par trimestre, c'est la loi. "Vous ne respectez pas cette fréquence" entame M.Rieux, le comble c'est le maire qui intime l'ordre à tous de se taire "pour écouter M. Rieux". "Le législateur a dit Un-par-trimestre-minimum. On veut que vous engagiez à respecter la loi et que vous reconnaissiez votre erreur". "Y aura forcément un décalage parce que le DOB doit être suivi d'un conseil dans les deux mois qui suit. Faut voter le budget en février si on présente le DOB en décembre". "Ce n'est pas une excuse, vous avez toute latitude pour en organiser plusieurs dans l'année. Vous avez franchi la ligne blanche"...
Max Rieux fait ensuite une demande à M. Etienne: "ceux qui ont la compétence de gestion des péniches c'est la CNR. Quelle difficulté peut-il y avoir à remettre l'eau à des pénichiers qui s'engagent à payer leur consommation".
"ça va être réglé le plus vite possible, nous sommes en train de trouver un accord avec VNF et la CNR. Toutes les péniches qui naviguent, y 'aura pas de problème".
Christian Etienne indique que l'eau devrait être rétablie quai de la ligne.
23 h 32. Fin de conseil.
Bonne nuit.
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