mercredi 18 février 2009


Une mamie refuse de soigner son cancer par manque d'argent (la seule chose qui me gêne dans l'article, ce mot "mamie" - article sur le site de La Provence
Solange Melissari, 85 ans, refuse de se faire hospitaliser car certains frais ne sont pas pris en charge et elle n'a pas les moyens

Solange Melissari a 85 ans. Une jolie petite mamie… qui refuserait presque de parler de peur de gêner. Cette Cavaillonnaise est atteinte d'un cancer, en phase terminale. Elle vit seule, mais très entourée au quotidien par ses "petits". Solange doit être hospitalisée rapidement mais elle refuse. Par manque d'argent.
Ses revenus sont faibles, à peine 630€ par mois. Elle verse 430€ de loyer. Le 4 février dernier, elle reçoit un courrier -par voie d'huissier- pour un dû au Trésor public de l'hôpital d'Avignon s'élevant à 435 euros. Cette somme correspond à des journées d'hospitalisation. Des frais qui ne sont pas pris en charge. Solange n'a pas le droit à la Couverture maladie universelle (CMU) à cause de quelques euros… de trop. Alors elle ne se rend qu'aux soins pris en charge à 100%. La pauvreté des personnes âgées La maladie, l'hôpital, la peur de mourir loin des siens et de sa maison, c'est déjà beaucoup de soucis à cet âge-là. Alors une lettre avec les mots "saisie-vente"… Mais toujours par peur de déranger, Solange ne montrera cette lettre que vendredi dernier. En fait, c'est son petit-fils qui a décidé d'alerter le médecin traitant.
Un médecin qui veut rester anonyme mais qui est écoeuré et dénonce, à travers ce cas, un véritable phénomène de société. Celui de la pauvreté qui s'empare des personnes âgées. Alors, en possession de la lettre de l'huissier, il s'est aussitôt rendu au Centre communal d'action sociale de la ville pour alerter une assistante sociale, qui devrait établir une demande d'aide auprès de la Ligue contre le cancer.
"Si je ne prends pas les choses en main, c'est de la non-assistance à personne en danger. Mon rôle est de signaler la mise en danger d'autrui mais derrière, il faut que les acteurs bougent aussi. Sinon, c'est ce que j'appelle laisser mourir de nos silences. J'ai fait quinze ans d'humanitaire et je n'ai jamais vu autant de merde que dans mon pays. Notre société devrait être capable d'accompagner ces gens humainement. Ma patiente a besoin d'être hospitalisée rapidement pour bénéficier de soins palliatifs. Même si on lance une hospitalisation à domicile, il y a des soins qu'elle devra faire à l'hôpital."
La direction de l'hôpital d'Avignon nous assure que des aides sont possibles. "Il faut les demander, explique le directeur adjoint. Lorsque nous envoyons des courriers de saisie, nous ne connaissons pas toujours la situation sociale des patients. Des procédures d'aides existent mais, à notre niveau, on ne peut rien faire."Peur de laisser des dettes Ce que regrette surtout ce médecin, c'est qu'il n'y a pas davantage de surveillance au niveau de la CMU. "Je ne fais aucune différence lorsqu'il s'agit de soigner… Mais je dis simplement qu'il y a des gens qui ont vraiment besoin de la CMU, d'autres non." Solange fait partie de ces personnes qui ont encore cette notion du respect. "Je ne veux pas laisser de dettes, je préfère rester à la maison plutôt qu'aller à l'hôpital, je ne peux pas payer. Je veux mourir chez moi…"
Par Mélodie Testi ( mtesti@laprovence-presse.fr )


responsabiliser les malades qu'ils disent

1 commentaire:

Muse a dit…

horrible ton histoire...dire que rien ne peut être fait simplement en écoutant le patient...