dimanche 13 décembre 2009


démocratie à l'avignonnaise

(sur la Provence)

Cinq fois par an : le couple opposition-majorité dort volontiers à l'hôtel du cul tourné. Avec une si faible fréquence, un record localement, le débat démocratique manque d'ébats. L'une des franges de l'opposition municipale, celle menée par André Castelli (Rassemblement de la gauche, écologistes, altermondialistes) piaffe d'impatience.

"Il nous tarde de reprendre l'activité pour laquelle nous sommes élus de l'opposition. On est confronté à une totale absence de lieu représentatif de la démocratie, c'est une frustration et il serait dangereux de s'accoutumer à cette situation intolérable avec madame le maire qui s'isole dans son cabinet et qui, par voie de presse, tient de grands discours mégalomaniaques".

Quadrature du cercle

En limitant le débat contradictoire à une poignée de conseils, la députée-maire a non seulement privé l'opposition d'une chambre d'écho mais en même temps, elle a accru un sentiment d'injustice dans les rangs de la minorité (48,20 % de voix aux dernières municipales)

u coup, chaque conseil déborde de son ordre du jour et la frustration s'ajoutant à la frustration, il est tentant, ici et là, de sortir de l'ordre du jour et de remonter à la bataille d'Azincourt. "Franchement, vous avez vu la hauteur des débats ?", s'indigne-t-on presque dans l'entourage du maire pour valider ce trop peu de rendez-vous.

Mais en cassant le thermomètre censé donner la température d'une démocratie, Marie-Josée Roig ne prive pas uniquement ses administrés d'un débat contradictoire. Elle ne fait pas retomber la fièvre d'une opposition qui s'estime muselée. "La ville la plus importante du département et qui se voudrait la plus riche de son histoire culturelle va être la plus pauvre en pratique démocratique", tance André Castelli.

Le cinquième conseil municipal est programmé, en principe, le 17 décembre prochain. On est prié d'apporter son thermos.

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