mercredi 21 janvier 2009


le sort de CASA évoqué au Conseil Municipal du mardi 20 janvier
lettre de l'association, figurant sur le blog de Max Rieux http://www.avecmaxrieux.fr/archives/category/comptes-rendus-du-conseil-municipal

à tous,
Vous nous accompagnez depuis toujours, quelques mois, quelques semaines, depuis la soirée Utopia avec les Enfants de Don Quichotte…
Les derniers événements en date:
une lettre de la mairie, datée du 13 janvier 2009 nous a été adressée (en partie reprise dans les journaux de samedi matin) où il nous est indiqué qu’une somme de 30 000€ nous est attribuée pour la Médiation
Le projet de mobilisation à poursuivre en nous rassemblant dans le péristyle de la Mairie a été retransmis à la Mairie. Cette dernière (un service de la Mairie) nous a fait savoir qu’il conviendrait de cesser ces mouvements puisqu’une somme nous est finalement accordée. Dans le cas contraire, le versement de cette somme serait à nouveau menacé…
Face à cette situation, des réactions et décisions rapides se sont imposées…
·La somme annoncée, amputée donc de 13 000€ est incompréhensible: le choix n’est ni expliqué, ni argumenté (quelle partie de l’action serait superflue? Inefficace?… aucun commentaire, ni analyses de la part de la Mairie). Ce procédé ne peut être perçu que comme négatif, ou méprisant, en tout cas traduction d’une méconnaissance et avant tout motivé par une volonté de calmer les esprits.
Nous sollicitons une somme à hauteur de nos besoins, nous n’avons rien à marchander. Paradoxalement, la Mairie reconnaît encore la qualité de notre travail et le sérieux de notre engagement: reconnaissance exprimée donc de façon surprenante…
Malheureusement ou heureusement (à vous de voir) ce revirement indique clairement que votre/notre mobilisation et la médiatisation de ces sujets, permet d’infléchir les décisions!

· Au-delà de cette somme, nous en appelions également à un renouvellement de l’engagement de la Mairie (comme en 2003 pour ouvrir la Villa Médicis, grâce à l’implication de Mrs MARCUCCI pour la Mairie et CASTELLI pour le CG) afin de nous aider à concrétiser, notamment, les projets d’emménagement et de pérennisation de nos structures: la Villa Médicis (CASA), la Halte de Nuit (actuellement gérée par Imagine 84), la Maison Relais (projet de l’AHARP)… ce courrier ne laisse présager d’aucune rencontres ou engagements dans ce sens…
· Ces tergiversations, hésitations et positions contradictoires sont une illustraton de plus des difficultés que nos associations doivent affronter en plus de la difficulté de la gestion quotidienne de nos actions elles mêmes. Impossible d’avoir une vision claire de notre évolution à moyen terme; gestion financière hasardeuse et risquée; précarisation des salariés, sentiment de non reconnaissance et donc impossibilité de les “fidéliser”.
Nous avons donc maintenus, aux côtés du Collectif de Lutte Contre les Exclusions et les Inégalités, notre rassemblement (pacifique) à la Mairie, en cette fin d’après midi, à l’occasion du Conseil Municipal. Nous étions 30 à 40 personnes présentes. Lors de ce Conseil Municipal, monsieur CASTELLI ainsi que d’autres membres de l’opposition municipale ont pu aborder ce sujet, un débat s’en est suivi.
Ce que nous retirons de ce débat: il a mis en évidence un soutien et une reconnaissance certaine et sincère de la Mairie quant au travail de la Médiation de Rue. Un rappel que c’est bien la municipalité qui a également souhaité la mise en place de ce service… donc un discours paradoxal lorsqu’il est rapproché du projet de mettre fin à son financement… ou de le financer seulement partiellement. Il a également été question de l’absence de participation du Conseil Général et enfin du degré d’implication de l’Etat à qui incombe l’aide aux personnes sans abri…. Il est également apparu une certaine méconnaissance quant à la question de savoir si la fin de la Médiation de Rue mettrait en péril la Villa Médicis CHRS. Péril il y a bel et bien, non pas financier puisque les budgets sont distincts, mais péril dans le sens ou le service de Médiation de Rue nous permet de rejoindre les personnes les plus fragilisées, marginalisées et de convaincre certaines d’entre elles de rejoindre les structures d’hébergement, dont la Villa Médicis qui s’adresse précisément à ce public.
Nous entrons (nous entrons seulement semble-t-il malheureusement) dans une crise économique majeure. Cette crise va aggraver la situation déjà précaire de nombre d’entre nous. Elle est le fruit de trop d’égoïsmes, d’individualismes excessifs, d’inconsciences, d’abus divers… Ce système économique qui fait faillite, a permis à une petite minorité de s’enrichir sans limite, tandis que la pauvreté et la misère se sont développées au sein même de nos sociétés les plus riches.
Tout est affaire de politique et d’idéologies évidemment. Mais adoptons des politiques responsables et qui tirent enseignement de nos expériences.
Oui le souci de faire des économies et d’appliquer une gestion rigoureuse est légitime et nécessaire.
Mais admettrons-nous, à Avignon, d’économiser 43 000€ ou 13 000€ destinés à garder le lien avec ceux d’entre nous qui feront parti demain des 367 morts à la rue de l’année en France?
Des choix budgétaires s’imposent sans doute, le souci du développement économique de la Ville est évidemment légitime. Construisons des Hôtels de luxe si la clientèle est là et si cela s’avère profitable à la ville. Mais construisons en même temps des lieux d’accueil pour les personnes sans abri. Investissements qui peuvent l’un et l’autre alimenter le secteur du bâtiment en mal de constructions…
Pour lutter contre toute les formes de ce qu’il est convenu d’appeler l’exclusion, notre société doit se développer sur un modèle moins normatif, toujours plus tolérant, où la différence est acceptée y compris dans les choix d’habitat et d’occupation de l’espace public. Pour cela, les hommes et femmes politiques que nous choisissons devraient oeuvrer en ce sens, mais nous pouvons aussi changer notre regard, oser des rencontres et des engagements!
Restons mobilisés, manifestons nous encore à l’occasion du prochain conseil municipal. Retrouvons-nous à l’occasion peut-être d’une prochaine projection à Utopia.
Merci.

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