vendredi 24 octobre 2008



Ce Samedi 25 octobre, la Ville d’Avignon va inaugurer une stèle érigée à la mémoire de Camille Claudel au cimetière de Montfavet. Ce même jour, mais à 17 heures, se tiendra un « entretien » sur le thème « Camille Claudel, un destin brisé ».
Il faut reconnaître au CERTA, la volonté de mettre en réflexion depuis des années des questionnements essentiels pour aider à comprendre le monde. Cette initiative du 28 Octobre me paraît s’inscrire dans cette démarche et je ne peux que m’en féliciter. La qualité des intervenants sera sans nul doute de nature à rendre toujours vivace cette tragédie humaine et culturelle. Une vie détruite, annonciatrice des grandes mutations sociétales du XXéme Siècle, comme celle de la place de la femme comme actrice des destins du monde.
Mais si cette journée s’inscrit dans un acte de mémoire pour « tenter d’expliquer le naufrage qui l’a engloutie », il me semble « impératif » de ne pas morceler cette mémoire.
Lucien Bonafé, que j’ai pu rencontrer à quelques reprises, nous disait « Ne jamais oublier l’oubli ». Alors ne pas oublier que Camille Claudel, mourut à Montfavet ce 19 Octobre 1943, dans une période elle aussi de tragédie humaine. Elle faisait partie de ces milliers d’homme et de femmes qui moururent de faim, de froid et de manque de soins, de par la volonté politique du Gouvernement Français de Vichy et de son Président le Maréchal Pétain. Camille Claudel vécut ses dernières années de souffrances, incomprise de sa propre famille inscrite dans l’acceptation de la violence de son internement. Elle vécut également des jours terribles imposés par des ordres « de laisser se fermer des bouches inutiles » ; inutiles pour l’émergence d’une race supérieure à laquelle était acquis le Gouvernement de Vichy. (et je pense à Lambeaux de Charles Juliet -note Brigetoun)
Je suis l’auteur, pour Montfavet d’une Monographie sur ces 5 années qui virent mourir prés de 2000 malades dans l’Asile.
Prés de 70 000 en France. Cette monographie (parue aux éditions Chimères) c’est inscrite justement dans ma volonté, en 1993 de célébrer le 50éme Anniversaire de la mort de C.Claudel, ceci après que j’eus découvert dans l’établissement d’importants documents. A l’occasion de cette « nouvelle » journée, le devoir de mémoire doit s’imposer jusqu’au bout, en rappelant enfin que, dans ce combat auquel j’ai participé avec également P.Tort(L’Homme, cet inconnu ? Alexis Carrel, Jean-Marie Le Pen et les chambres à gaz, Paris, Syllepse, 1992, 56 p. (avec L. Bonnafé), A.Ajzemberg(Co-auteur « le train des fous »), M.Lafont( L’extermination douce), nous avons montré le rôle joué par les théories et les pratiques d’Alexis Carrel et mené un combat national pour débaptiser les rues portant son nom, notamment à Avignon et à Orange. Faire œuvre de mémoire c’est enrichir le présent du noble terreau de l’histoire, pour mieux bâtir notre avenir. »

1 commentaire:

Muse a dit…

Je bois cette note comme du petit lait, persuadée que l'on n'a pas su reconnaître en Camille l'artiste géniale qu'elle a été et qu'aujourd'hui on ne l'aurait certainement pas internée...Quel dommage d'avoir perdu cette femme dans de telles conditions... On ne savait même pas où était son corps, un peu comme Mozart!