jeudi 14 février 2008

sur le blog d'opposition municipale avignonnaise (http://www.boma.fr/ ) unbon billet en date du 2 février intitulé "Robin des bois à l'envers", que je reprends en surlignant simplement arbitrairement des passages au rythme de ma lecture
L’économie est ainsi faite que l’on trouve toujours des chiffres permettant de nuancer un mauvais bilan. Si l’on regarde l’évolution du taux de chômage (chiffres INSEE) entre 2001 et 2007 dans les grandes villes du sud-est, on se rend compte que ce taux baisse partout, et il faut bien sûr s’en réjouir. Mais à Avignon (-13%), il baisse moins qu’ailleurs, à Nîmes (-21%), à Arles (-18%), à Montpellier (-24%), à Aix (-26%), Toulon (-31%), Marseille (-21%), Apt (-26%), Salon (-20%)… La plupart des villes équivalentes font deux fois mieux que nous, et les seules qui ont un pire bilan en matière de chômage sont Carpentras et Orange.

Madame Roig fait mieux que Messieurs Andrieu (UMP) et Bompard (MPF), c'est tout à son honneur. Vite, une couronne de bronze pour la reine maire.S’adresser un satisfecit, comme Marie Josée Roig l'a fait dans La Provence cette semaine, pour avoir réduit la dette en vendant le patrimoine municipal, c’est comme être grisé de l’argent frais dont on dispose quand on a monnayé sa maison. Sauf qu'Avignon n’est pas à vendre. D'autant que cette stratégie n'est pas si efficace qu'annoncé, puisque d'après Michèle Fournier-Armand (au dernier conseil municipal), relayée par la revue Capital, la dette par habitant est 30% plus elevée que ce que communique la mairie.
Une nouvelle dynamique viendra d’un engagement financier massif pour nos quartiers. Pour des tas de raisons. D'abord parce que le potentiel humain se trouve là. D'autre part parce que la réserve foncière disponible pour l'investissement économique s'y trouve aussi pour une large part. En troisième lieu parce que l'on peut songer à restructurer, y compris avec des démolitions, certains lieux vétustes de l'extra muros, alors que cela est beaucoup plus difficile à faire dans le secteur sauvegardé. En quatrième lieu parce qu'avec un engagement déterminé dans la lutte contre le chômage et la formation professionnelle dans les zones sous contrat de ville, on augmentera le travail et la productivité du travail dans l'ensemble de la commune.
Comme en caricaturant un peu l'augmentation du travail, de la productivité du travail, et du capital constituent les trois leviers de la croissance, on perçoit que des efforts de l'administration municipale en matière de formation et d'incitation à l'embauche complèteraient bien une politique de réaménagement urbain dégageant de l'espace pour l'investissement productif privé.
Par ailleurs, recentrer une partie de l'effort municipal sur les individus apporterait des résultats différents par rapport aux dispositifs de type zone franche, qui sont peu contraignants en matière d'incitation à l'emploi des habitants des lieux (voir l'article concernant la ZFU). Le besoin de rénovation urbaine est criant, pas besoin d'être urbaniste pour le constater, mais les urbanistes vous le confirmeront. Ne pas faire de l'investissement dans les quartiers une priorité politique est plus qu'injuste, cela revient à diminuer les capacités de croissance de la ville dans le futur. Et cela concourre à faire des zones reléguées des cocottes minutes en matière de revendications, et parfois de violence.
Or actuellement l’investissement municipal est avant tout destiné à l’embellissement de l’hyper-centre, contrairement à l’impôt, qui pour l’essentiel est prélevé en dehors des remparts. Le chiffre détaillant les revenus fiscaux de la ville par zone géographique est introuvable, nous avons longuement enquêté la dessus. Nous invitons d'ailleurs la mairie à révéler publiquement ces chiffres, qui seraient du plus haut intérêt. Mais, ne serait-ce que par le rapport du nombre d'habitants (environ 7 pour 1 en extra muros par rapport à l'intra), il est évident que les ressources fiscales sont plus élevées en provenance de l'extra muros. Le ratio entre investissement intra muros et extra muros est en revanche plus facile à calculer. Il est de l'ordre de 10 à 15 pour 1. 10 à 15 fois plus d'investissement dans l'intra muros que dans l'extra muros avec l'équipe actuelle, c'est inique, nous l'avons déjà souligné dans un billet précédent. Madame le maire, c’est Robin des Bois à l’envers, qui prélève les ressources dans les quartiers en difficulté pour financer l’investissement dans les zones les plus riches.
Il se crée environ 500 emplois par an dans cette ville, c’est trop peu au regard de l’augmentation de la population. C’est pourquoi le taux de chômage baisse moins qu’ailleurs. Et voilà qu’on nous promet 3000 emplois en 5 ans rien qu’à Courtine, Agroparc, et dans la zone franche. Ces bassins d’emplois en totalisent actuellement environ 6000. Promettre 3000 emplois là bas, cela revient à peu près à nous dire que la ville va créer 5 fois plus d’emplois qu’elle ne le fait depuis 13 ans. Il y a des régions du monde où de tels taux de croissance sont possibles. Mais pas à Avignon, où le développement sera heureusement plus doux pour être durable. On crierait à l’imposture si ces promesses d'emploi venaient d’un candidat inexpérimenté. Venant d’un maire en place, on se demandera simplement si l'on peut faire autrement que de la reconduire pour encore six longues années. Espérons que les autres candidats promettront un meilleur équilibre des investissements, de manière à ce que les créations d'emplois, quelles que soient leur nombre, concernent aussi ceux qui voient l'avenir en noir. (de Brigetoun : quand ils voient un avenir)
Cet après-midi jeudi 14 février Colloque de 14h à 19hCentre International des Congrès du Palais des Papes sue "un an de la ZFU"

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