jeudi 14 février 2008


un avis sur Avignon datant de 2006, mais toujours d'actualité (source les Echos)
Sous ses allures «bobo » en période de festival, la cité des Papes abrite de nombreux démunis (40 % des RMIstes du département) ainsi qu'une importante communauté maghrébine et gitane. « 41 % seulement des Avignonnais sont imposables, contre 52 % sur l'ensemble de la France », souligne l'élue, qui a mis en place médiateurs de rue et correspondants de nuit.
Cette population fragile nécessite beaucoup de logements aidés et, même si la ville regroupe à elle seule 86 % de l'habitat social de la Communauté de communes du Grand Avignon (Coga, 170.000 habitants), des municipalités riveraines regardent d'un oeil inquiet les velléités d'expansion du maire, qui souhaiterait intégrer Barbentane, Châteaurenard et Rognonas, trois communes des Bouches-du-Rhône.
Cet élargissement, qui ferait franchir à la Coga la barre des 200.000 habitants, complexifierait encore davantage la donne administrative à laquelle l'agglomération est confrontée. Celle-ci est en effet la seule intercommunalité de cette taille à se situer à cheval sur deux départements et deux régions, ce qui ralentit le montage des projets nécessitant des subventions multiples. En s'étendant, elle serait alors implantée sur trois départements : Vaucluse, Bouches-du-Rhône (région Paca) et Gard (Languedoc-Roussillon).
Lors des négociations pour le tracé de la future Liaison Est-Ouest (la LEO) de contournement d'Avignon, un chantier de 327 millions d'euros, les élus ont eu un aperçu des difficultés à mettre tout le monde d'accord. Pour Cécile Helle, l'opposante socialiste qui fut député après le désistement d'Elisabeth Guigou et qui est aujourd'hui conseillère régionale Paca, le problème n'est pas là : « L'intercommunalité actuelle est essentiellement fiscale, sans vision territoriale. »Manque d'envergure
Ce sentiment est partagé par certains patrons. « Depuis Daladier, il y a un manque d'envergure des politiques locaux, empêtrés dans des querelles pagnolesques. Il n'y a aucune politique volontariste par rapport au mitage du territoire dû au développement très rapide de l'habitat », affirme l'un d'eux. « Les élu ne capitalisent pas sur la position d'Avignon, à deux heures quarante minutes de Paris en TGV, à une demi-heure de l'aéroport de Marseille et sur un noeud d'autoroutes », observe Jean-Pierre Hugues, qui a basé son entreprise GSE (réalisation de complexes immobiliers), la première du département, en périphérie de la ville et s'en trouve ravi.
Si Marie-Josée Roig a dû, dans un premier temps, redresser les finances exsangues de la commune, ce qui lui a valu une marianne d'or en 2005, si elle a poursuivi la rénovation de la ville (place des Corps-Saints, place des Carmes, parking Jean-Jaurès, implantation de l'école de musique dans l'ancien palais de justice), elle doit aujourd'hui tirer profit du faisceau d'opportunités qui s'offre pour faire d'Avignon davantage qu'une capitale méridionale cultivant son « art de vivre ».
« La cité des Papes est reconnue internationalement pour son patrimoine et son festival, mais cela ne suffit pas à en faire une métropole qui se projette dans l'avenir, poursuit Cécile Helle. S'ancrer dans la modernité, c'est le défi de cette ville qui sommeille un peu. »Sur les Echos en 2006

Par ailleurs, une enquête, parue dans le n° de décembre du magazine L’expansion, nous apprend que dans les 62 principales villes de France, Avignon est classée 5ème pour les dépenses sécuritaires et 55ème pour les dépenses sociales (avignon demain 2006)

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